C’est par une belle journée d’été que je me baladais dans la campagne luxembourgeoise proche de chez moi. Et avant de rentrer à la maison, j’ai décidé de faire un passage dans le petit village voisin.
J’ai été attiré par des ruelles que je ne connaissais pas encore et plus particulièrement vers une nouvelle cité récemment construite en bordure de prairies et de champs cultivés.
En suivant la rue principale, mon regard a été rapidement attiré par une magnifique demeure.

Je pouvais deviner les contours d’une ancienne ferme avec sa grange complètement transformée en une très belle résidence colorée et de caractère. Elle était entourée d’une magnifique végétation qui respirait la diversité naturelle. Arbustes, herbes sauvages, fleurs, lierres recouvrant une partie de la façade, un ensemble harmonieux m’inspirant beauté et paix. Le rapprochement du génie naturel et la créativité humaine au service d’une cohabitation respectueuse.
Je me suis retourné pour la voir bien de face et la prendre en photo. Et là sur ma droite du côté de cette nouvelle cité, j’ai ressenti comme un choc, comme une fermeture et un peu de tristesse lorsque mes yeux sont restés fixés sur deux nouvelles habitations. Quel contraste !

Se dessinait devant moi un assemblage de blocs de teintes grises entouré de grillages métalliques, dont l’entrée principale donne sur un garage prédominant. De larges fenêtres fermées par des volets rétractables. Pas de verdure, à part un peu de gazon et deux, trois arbustes. La maison voisine est presque une copie conforme, à part la teinte de gris.
Ces maison nouvelles générations, maisons « passives » basse consommation, je les vois pousser un peu partout à Luxembourg et plus particulièrement aux alentours des grandes villes. Soutenus par les politiques locales, les terres agricoles sont vendues aux promoteurs pour construire des cités "dortoirs" à des prix exorbitants.
J’y vois à travers cette politique d’urbanisation un symbole fort pour notre société en devenir et le modèle de vie qui nous est proposé.
En effet, quand je vois le coût de ces constructions, elles assurent des crédits juteux pour les banques pour plusieurs générations. L’assurance que le modèle de création monétaire par la dette peut encore perdurer un temps pour le plus grand bonheur des bénéficiaires directs ou indirects des intérêts générés.
Je ne peux m’empêcher de penser au temps de constructions et aux matériaux utilisés. Rien que dans ma rue, il a fallu plus de deux années pour en terminer une entièrement. Le béton est présent partout, de la cave au plafond, il recouvre même les quelques mètres carrés encore de disponible aux alentours. Plus de terre, de vie, de végétations pour absorber l’eau qui s’écoulera dans les canaux, ensuite dans la rivière. Et si elle déborde, il sera dit que c’est dû aux changements climatiques et …donc à l’homme …of course !
Je ne peux m’empêcher de penser à mon expérience passée au Québec et notamment en matière de construction. Il est tout à fait envisageable de construire une maison de trois chambres, deux salles de bains en une année pour quelques centaines de milliers de dollars. Seules les fondations sont en béton, le reste est construit en bois (du pin principalement…je suis conscient qu’il pousse en abondance…).
Quelle est l'intention ici ? Construire des "forteresses" basses consommation énergétique ! Oui, mais à quel prix financier et écologique ? De quoi devons-nous nous protéger ? De l’extérieur, des voisins, du virus, du climat, de la menace invisible, de la peur de …de notre climat intérieur…de nos besoins, de nos ressentis, de nos désirs de changements ? Uniformiser nos habitations et nos modes de vie pour uniformiser nos façons de penser et du même coup nos capacités d’auto-critiques ?
Se lever le matin pour descendre dans le garage bien au sec, prendre sa voiture, s’embourber l’esprit dans les embouteillages, attendre, s’énerver, fuir sur son téléphone…retrouver enfin ses collègues et se mettre au travail !
Lequel ? Celui pour lequel nous sommes "bons", celui qui répondra aux besoins de l’entreprise pour payer les salaires de ses employés et leur permettre de "gagner leur vie". Et au passage, si possible, de dégager des profits pour les mieux placés dans la hiérarchie.
Produire quoi ? Au service de quoi ? De quelles valeurs ?
Passé dix sept heure, il est temps de reprendre la voiture, patienter à nouveau…digérer les problèmes de la journée, réfléchir aux prochaines vacances, au WE, … « Ah oui, ce soir j’irai sortir le chien …dans la rue ou si j’ai le courage à la place de jeux de la cité. Ou encore dans le bois qui grâce à la commune s’aménage de plus en plus pour un devenir un parc "naturel" pour balades pour chiens le WE. »
Il est facile de critiquer me direz-vous ! Vous avez raison, je suis passé par là …à attendre…dans les embouteillages, dans ma vie, etc . ! Il a fallu que je réponde douloureusement à l’appel de mon âme et de mon corps pour quitter cette ancienne vie et découvrir qu’il existe autres choses d’une part et qu’il reste encore bien à faire pour proposer d’autres modèles.
Et lorsque je reprends en exemple cette première maison rénovée, j’y vois se dessiner un modèle de société qui m’inspire. Construire une vie sur base de la sagesse passée (fondation), s’appuyer sur de nouveaux moyens technologiques et matériels disponibles (rénovation) tout en s’engageant à préserver le vivant sous toutes ses formes (nature). Cette simple philosophie peut s’appliquer dans tous les secteurs tels que l’économie, l’éducation, l’urbanisme, la politique, etc.
Il est tout à fait envisageable de vivre dans une civilisation avancée technologiquement, mais de manière simple, au plus proche de notre nature sociale tout en œuvrant dans des activités saines pour soi-même, ses proches et l’environnement.
Tout existe aujourd’hui pour mettre en place un modèle nous permettant de réduire notre temps de travail tout en assurant nos besoins financiers. Il nous inviterait inévitablement à produire moins et mieux tout en nous permettant d’oser partir à la découverte de ce qui nous fait vraiment vibrer. Et nous permettre enfin de manifester au grand jour notre diversité naturelle et notre capacité à aimer davantage. Co-construire un monde qui se donne les moyens d’aller vers Soi, sa Paix intérieure, son ouverture de Conscience et de Coeur. Ceci pour le meilleur de tous.
Nous sommes de plus en plus nombreux à faire notre part silencieusement, à préparer la suite, à proposer modestement, …
J’y contribue progressivement à travers ce projet « VIBRERLOCAL », il vient en réponse à ce qui est énoncé plus haut. Découvrez-le !
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c'est toujours ainsi que le monde a changé. »
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